Le Masters ATP : comment ça marche ?

Traditionnel rendez-vous de fin d’année, le Masters rassemble les 8 meilleurs joueurs du circuit ATP durant une semaine. Placé juste derrière les tournois du Grand Chelem en termes de prestige, cet événement au format un peu spécial récompense donc en quelque sorte les joueurs les plus performants de l’année.

Comment ce classement est-il établi ? De quelle manière se déroule le tournoi ? Depuis quand cet événement existe-t-il ? Autant de questions auxquelles nous vous proposons de répondre dans cet article.

L’appellation

Le Masters de fin d’année porte également le nom suivant : ATP World Tour Finals. Néanmoins, ce terme n’existe que depuis 2009. Depuis l’année de sa création en 1970, l’événement a changé de dénomination plusieurs fois : Masters (de 1970 à 1989), ATP Tour World Championships (de 1990 à 1999) ou encore Tennis Masters Cup (de 2000 à 2008).

Où se déroule-t-il ?

Le tournoi se déroule depuis 2009 à Londres et ce jusqu’en 2015. L’O2 Arena (également appelée North Greenwich Arena) est une salle omnisport pouvant accueillir 23.000 personnes dans sa configuration maximale. Il s’agit d’une des plus grandes salles couverte d’Europe, dans laquelle se sont produits de grands artistes tels que Prince, Led Zeppelin ainsi que les Monty Python. Avant 2009, le Masters s’est déroulé dans de nombreux pays dont l’Allemagne, la Suède, les Etats-Unis ou bien encore la Chine.

Comment se qualifie-t-on ?

Comme nous l’avons dit en introduction, le Masters de fin d’année rassemble les 8 meilleurs joueurs de l’année. Pour désigner les joueurs qualifiés, l’ATP se base sur les points qu’ils ont engrangés depuis le 1^er janvier de l’année en cours (classement ATP Race). Pour pallier à d’éventuels forfaits de dernière minute, l’ATP désigne deux remplaçants situés respectivement aux 8^ème et 9^ème places. Si ces mêmes remplaçants ne pouvaient assurer leur présence, ils seraient remplacés par le 10^ème et 11^ème mondial de l’année en cours.

Petite subtilité cependant : si un joueur situé entre la 8^ème et la 20^ème place a remporté durant la saison un titre du Grand Chelem, il devient le 8^ème qualifié, en lieu et place du 8^ème mondial. Le principe est le même si un 2^ème joueur classé entre la 8^ème et la 20^ème place venait lui aussi à gagner un Grand Chelem durant l’année : il serait alors 1^er remplaçant pour le Masters de fin d’année, toujours à la place du 8^ème joueur mondial à la race. Cette règle assez subtile ne trouve cependant à s’appliquer que rarement, compte tenu du fait qu’un joueur remportant un tournoi du Grand Chelem fait souvent parti des 8 meilleurs joueurs à la fin de l’année.

La liste de joueurs qualifiés est connue, au plus tard, à l’issue du tournoi Master de Paris-Bercy.

Roger Federer

Le déroulement de la compétition

Deux groupes de quatre joueurs sont formés. Pour éviter un trop grand déséquilibre de niveau de jeu, les huit joueurs qualifiés sont répartis en conséquence dans chacun des groupes, de manière homogène. Le Masters ATP comprend deux phases : une première partie – appelée Round Robin – sous forme de mini championnat durant laquelle chaque joueur affronte les trois autres joueurs de son groupe. A l’issue de cette phase est établi un classement désignant les deux qualifiés du groupe pour les demi-finales. Les matchs se jouent aujourd’hui en deux sets gagnants, mais cela n’a pas toujours été le cas. Pendant longtemps, les matchs se jouaient en trois sets gagnants. Ensuite, les qualifiés pour les demi-finales se répartissent de la façon suivante : le 1^er du groupe A affronte le 2^ème du groupe B et le 1^er du groupe B affronte le 2eme du groupe A.

Quid en cas d’égalité ?

Si deux joueurs venaient être ne pas pouvoir se départager à l’issue de la phase de poule, il faut alors tenir compte du nombre de sets remportés. Si ce nombre est le même chez les deux joueurs, alors il est procédé à une confrontation directe pour les départager définitivement.

Lorsque trois joueurs sont à égalité de matchs gagnés, on procède là aussi à un décompte respectif du nombre de sets gagnés puis, si ce n’est pas suffisant, à un calcul du nombre de jeux remportés. Si au terme de ce décompte, deux joueurs demeurent à égalité parfaite, ces derniers s’affrontent alors dans le cadre d’une confrontation directe.

Un joueur peut-il accéder aux demi-finales en ayant remporté qu’un seul de ses trois matchs ? Oui ! Bien que l’hypothèse soit rare, il est arrivé qu’un joueur se qualifie de cette manière, par exemple dans le groupe rouge de l’édition 2006. La compétition avait vue Roger Federer remporter ses trois matchs et se qualifier automatiquement pour les demi-finales. La désignation du second qualifié du groupe s’était avérée plus compliquée : en effet, Andy Roddick, Ivan Ljubicic et David Nalbandian avaient chacun une victoire pour une défaite dans leur escarcelle. L’heureux qualifié derrière le champion suisse fut David Nalbandian, grâce au nombre de sets remportés (quatre contre trois pour Andy Roddick et Ivan Ljubicic).

Rafael Nadal

Le gain de points… et l’appât du gain !

Le Masters de fin d’année peut s’avérer intéressant dans l’optique de renforcer sa position au classement ou de monter encore un peu plus dans la hiérarchie du classement. Ainsi, le gain d’un match permet de repartir avec 200 points dans la poche ; l’accession à la finale, elle, rapporte 400 points ; Enfin le gain du titre permet de glaner 500 points supplémentaire ce qui fait au total et si le joueur parvient à remporter tous ses matchs, un gain de 1500 points ! De quoi bousculer la hiérarchie si bien-sûr on n’est pas déjà numéro 1 mondial !

Mais l’événement ne permet pas seulement de glaner des points au classement. Il permet également de gagner de belles sommes d’argent. Par rapport à l’année dernière, les dotations ont augmenté assez significativement. La simple présence au tounoi en tant que joueur qualifié rapporte 155.000 dollars. Le gain est identique pour chaque victoire remportée lors de la phase de poule. La présence d’un joueur en tant que remplaçant permet à ce dernier de toucher 85.000 dollars. L’accession à la finale permet d’empocher 475.000 dollars. Le gain du titre vous permet de repartir avec la belle somme de 980.000 dollars. Enfin, un petit extra concernant le joueur qui serait invaincu durant tout le tournoi : celui-ci se verra repartir avec 2.075.000 dollars.

Le palmarès

Pour terminer, voici le palmarès de cette prestigieuse compétition :

• 6 titres : Roger Federer
• 5 titres : Ivan Lendl, Pete Sampras
• 4 titres : Ilie Nastase
• 3 titres : Boris Becker, John McEnroe, Novak Djokovic
• 2 titres : Bjorn Borg, Lleyton Hewitt