Partis à la retraite, ils sont revenus pour le meilleur… ou pour le pire

Perte de motivation, blessures à répétition, désir de reconversion, naissance d’un enfant… les causes d’une retraite sportive chez un joueur professionnel peuvent être diverses. Mais à l’issue d’un arrêt d’activité parfois prématuré, certains joueurs décident de revenir, encouragé par une motivation nouvelle ou un désir irrémédiable de reprendre la raquette, par amour du jeu et de leur sport.
Ces retours à la compétition, le sport en connait d’innombrables. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le tennis ne déroge pas à la règle. Des come back parfois réussis, parfois ratés. Petit palmarès des retours à la compétitions les plus remarqués d’anciens retraités du tennis.
Ils auraient peut-être mieux fait de rester à la retraite
Bjorn Borg, une sortie de retraite sans saveur
Si l’on devait remettre un trophée du retour le plus manqué, le suédois et ancien grand champion Bjorn Borg figurerait en très bonne place des prétendants au titre. C’est en 1983 que le sextuple vainqueur de Roland-Garros annonce sa retraite. Il n’a alors que 25 ans. Celui qui détient également cinq titres à Wimbledon annonce ainsi sa retraite sportive à la surprise générale.
Lorsque je suis rentré à l’hôtel, je n’ai plus repensé à la défaite. J’ai alors réalisé que quelque chose ne tournait plus rond
Il expliquera sa décision par une motivation en perte de vitesse durant les deux années précédentes, enchaînant les contre-performances. Dans une interview donnée au journal l’express, John McEnroe expliquera avoir réalisé que “quelque chose ne tournait plus rond.”
En 1991, l’ex-champion suédois et grand rival de John McEnroe décide finalement de revenir sur le devant de la scène. Malgré l’envie présente, Bjorn Borg se casse les dents match après match, venant même à perdre huit matchs d’affilé durant l’année 1992. Le problème ? L’ancien numéro 1 mondial persiste à garder sa raquette en bois, instrument de son succès passé. Or, le tennis a connu en huit ans un certain nombre d’évolutions technologiques améliorant notamment la performance des nouvelles raquettes. Résultat : devant l’accumulation des défaites, celui qu’on surnommait “Iceborg” (du fait qu’il ne montrait que rarement ses émotions sur le court) décide de mettre un terme – cette fois-ci définitif – à sa carrière.
Justine Henin : un retour avorté par des blessures à répétition
Née le 1er juin 1982, Justine Henin fait partie des plus grandes championne que le tennis ait connu, avec notamment sa contemporaine Kim Clijters. Gravissant rapidement les échelons, la native de Liège fait véritablement décoller sa carrière à l’âge de 19 ans : vainqueur avec l’équipe de Fed Cup, demi-finaliste à Roland-Garros, finaliste à Wimbledon… ces performances de premier plan lui permettent d’intégrer rapidement le top 10 mondial. L’année 2003 est une année à marquer d’une pierre blanche dans la carrière de Justine : une demi-finale à Wimbledon mais aussi deux victoire en Grand Chelem, d’abord à Roland-Garros, puis à l’Us Open quelques mois plus tard. Grâce à ces nouvelles performances, la championne belge termine l’année numéro 1 mondiale. Les années suivantes sont tout aussi fructueuses avec de nouveaux titres du Grand Chelem (elle en remportera 7 dans toute sa carrière) et une médaille d’or olympique autour du cou (2004)
C’est dans la peau d’une numéro 1 mondiale et à l’âge de 26 ans que Justine Henin décide de mettre un terme à sa carrière.
Je sais que c’est un choc pour beaucoup de gens et une surprise aussi, mais c’est une décision mûrement réfléchie depuis quelque temps déjà.
Une nouvelle qui en surprendra plus d’un, créant un vide certain dans le monde du tennis : sa sympathie et son jeu tout en variation régalait le public. Les raisons menant à cette retraite, Justine Hénin l’expliquera par l’envie de profiter de sa jeunesse pour s’investir dans autre chose, un besoin de s’accomplir autrement qu’à travers le tennis. Elle dira également que sa décision était “mûrement réfléchie depuis quelques temps déjà”. Elle se consacre alors notamment au développement de son association pour enfants malades “Justine For Kids”.
Malgré cette décision prise après réflexion, la jeune belge éprouve un besoin irrésistible de reprendre la raquette et de renouer avec la compétition. Chose qu’elle fait un an seulement après avoir prise sa retraite. Ce retour à la compétition se traduit par une année 2010 encourageante dans ses débuts : finale à Brisbane puis, dans la foulée, finale à l’Open d’Australie, perdue face à Serena Williams. Malheureusement, ce début d’année prometteur n’est qu’un feu de paille pour la belge qui enchaîne les résultats décevants lors des deux Grands Chelem suivants où elle ne dépassera pas le 3ème tour. Mais des blessures à répétition (notamment au coude) vont la contraindre à mettre un terme définitif à sa carrière. Elle annonce d’abord la fin de sa saison au mois d’août puis la fin de sa carrière quelques mois après, en janvier. Malgré un retour en dent de scie, Justine Henin restera pour beaucoup une championne hors-pair, laissant derrière elle 43 titres et une place de numéro 1 mondiale occupée durant 117 semaines. Une grande championne.
Martina Hingis : un retour prometteur mais coupé en plein élan
Née en 1980, Martina Hingis est entrée dans l’histoire de son sport en devenant à seulement 16 ans et 3 mois la plus jeune joueuse à remporter un tournoi du Grand Chelem (Open d’Australie 1997). Cette grande précocité et cet énorme talent se traduit également par une accession à la première place mondiale trois mois plus tard. La championne suisse était devenue quasiment invincible, notamment lors des grands rendez-vous de l’année 1997, où elle remporte trois des quatre Grands Chelem.
Suite à des blessures au pied à répétition, Martina Hingis décide de mettre un terme à sa carrière début 2003. Elle est alors âgée de seulement 22 ans. Mais la compétition manque à la suissesse qui décide de refouler les courts du circuit WTA en 2006. Un retour au premier plan réussi pour l’ex numéro 1 mondiale puisqu’elle parvient à réintégrer le top 10 et à jouer le Master de fin d’année grâce à une saison probante : quart de finaliste à l’Open d’Australie et Roland-Garros, finaliste à Montréal, victorieuse à Rome. L’année 2007 marque cependant un sérieux coup d’arrêt pour la championne, accusée en novembre 2007 d’avoir pris de la cocaïne durant le tournoi de Wimbledon. Des accusations difficiles à encaisser pour Martina qui, malgré sa défense, se voit infliger début 2008 deux ans de suspension par la fédération internationale de tennis. Mais qu’importe, la joueuse avait déjà prise la décision, suite à cette nouvelle, de mettre un nouveau terme à sa carrière, dénonçant notamment le système ayant mené selon elle à ces fausses accusations.
En juillet 2013, Martina Hingis revient une nouvelle fois, annonçant son retour sur le circuit professionnel de double. Ses partenaires ont été Daniela Hantuchova, Sabine Lisicki ou encore Flavia Pennetta avec qui elle atteint la finale de l’Us Open. Si un retour en simple ne semble jamais avoir été exclu, il est cependant peu probable qu’à aujourd’hui 34 ans, la suissesse décide de revenir.